Qui est Alfred Adler?

Fondateur de la Psychologie Individuelle, Alfred Adler participa aux réunions du mercredi chez Freud dès 1902, et à la fondation de la Société Psychanalytique de Vienne, jusqu’en 1911. Avec d’autres collègues, il décida ensuite d’organiser une nouvelle société, appelée «Association pour la libre recherche en Psychanalyse», mais suite à l’interdiction de Freud d’utiliser le terme «psychanalyse», il la nomma «Société de Psychologie Individuelle», afin de poursuivre ses propres recherches en privilégiant un axe psychothérapeutique, philosophique, psychosomatique et relationnel.

La psychologie d’Alfred Adler, dans l’analyse du comportement de l’être humain sous ses aspects normaux et pathologiques, a mis en lumière les principes fondamentaux de l’unité de la personne : le style de vie, la finalité qui régit la conduite de l’individu et le sens de la communauté ou sentiment d’appartenance (Gemeinschaftsgefühl).

Le travail d’Adler a souligné l’importance de nourrir les sentiments d’appartenance et de valorisation. Il a promu l’égalité, les droits civiques, le respect mutuel et l’avancement de la démocratie comme des valeurs fondamentales. Il a été l’un des premiers praticiens à proposer des thérapies de groupe et familiales et à considérer l’école publique comme un moyen d’aborder les problématiques de santé d’une communauté. Il a été parmi les premiers à écrire sur les déterminants sociaux de la santé et de la santé mentale. Aujourd’hui, ses concepts et ses points de vues déterminent les valeurs, le travail et les missions de l’Institut Alfred Adler de Paris.

L’IAAP s’est donné pour mission de favoriser le développement de la psychologie adlérienne et le rayonnement de la pensée d’Adler, en encourageant la recherche, la multidisciplinarité et l’internationalité tout en diffusant le savoir sur les territoires francophones, en organisant la formation et en fédérant les professionnels adlériens.

Les origines de la pensée d’Adler

Alfred Adler, né à Vienne en 1870, commença sa carrière en Autriche. Docteur en médecine en 1895, il fut élève de Freud, reconnaissant la haute valeur d’investigation psychique de la psychanalyse.

Le point de départ de l’œuvre originale d’Adler, dans sa première étude publiée à Vienne en 1907, est constitué par ses observations sur les infériorités des organes et leur compensation psychique. Le processus vital s’exprime par un perpétuel effort du corps pour s’adapter aux exigences extérieures et maintenir son équilibre par des phénomènes de défense, de compensation et de suppléance au niveau de l’organe. Le processus psychique, agissant en corrélation avec le corps, est constamment orienté également vers un but de supériorité, de sécurité et de perfection.

L’être humain, dans son insécurité, éprouve un sentiment d’infériorité qui appelle constamment une compensation. La tension psychique qui en résulte retentit sur l’organisme. Celui-ci, par les voies du système nerveux végétatif et des modifications endocriniennes, subit des altérations qui, normales comme manifestations éphémères, entraînent des troubles fonctionnels quand elles persistent.

Inversement, l’état organique agit sur le processus psychique. Dans le cas d’infériorité organique héréditaire, les exigences extérieures sont ressenties comme hostiles, ce qui provoque dans le psychisme une tension aggravant le sentiment d’infériorité et pouvant conduire à des échecs. Mais, parfois, l’entraînement psychique résultant de cette tension a pu mener à de grandes réussites : les hommes les plus remarquables sont souvent défavorisés physiquement; en surmontant leurs infériorités organiques, ils développent des aptitudes inhabituelles.

À partir de ces constatations, premiers fondements de sa théorie, la pensée d’Adler s’orienta vers une observation sur l’origine et la finalité de la conduite. Cette double question caractérise la méthode de travail de la psychologie adlérienne.

En 1910, il se sépara de Freud et instaura son propre système qu’il nomma Individual psychologie. Par ce terme, pris dans son sens étymologique (individuus, indivisé), Adler a voulu exprimer qu’il ne séparait pas l’esprit et le corps, que la personne était indivisible.

Neurologue et psychologue de talent, il organisa à Vienne, à partir de 1912, des consultations psychopédagogiques dans les écoles. De nombreux disciples se groupèrent autour de lui. Agrégé à l’Institut de pédagogie de Vienne en 1924, il fut titulaire en 1927 d’une chaire de psychologie médicale à la Colombia University de New York et, en 1932, au Long Island Medical College de New York. Il développa sa théorie dans ses articles et tournées de conférences en Europe et rédigea d’importants ouvrages. Son école prit une extension croissante dans les pays de langue allemande, anglaise et même française, influençant les courants de la pensée contemporaine par sa contribution à la psychopédagogie ainsi qu’à la compréhension et au traitement des névroses. Alfred Adler mourut subitement à Aberdeen en 1937.

La théorie de la psychologie individuelle

Le sentiment d’infériorité gouverne la vie mentale; on peut clairement le reconnaître dans le sens de l’imperfection et de l’incomplétude, et dans la lutte ininterrompue à la fois des individus et de l’humanité

Qu’est-ce que la théorie d’Alfred Adler sur la psychologie individuelle ?

La psychologie individuelle, est une théorie qui met l’accent sur les aspects sociaux et communautaires de la vie d’une personne qui sont pour lui aussi importants que l’aspect interne. La théorie psychologique d’Adler est axée sur la dynamique familiale, les intérêts sociaux et le bien-être davec autrui.

Adler estimait que la force qui motive les personnes est celle qui les pousse à surmonter leur complexe d’infériorité en s’efforçant de faire preuve de supériorité par rapport aux autres. Sa théorie met l’accent sur l’humanité en tant qu’ensemble et souligne l’importance d’un sentiment d’appartenance et d’encouragement mutuel, ainsi que l’égalité sociale. Son approche était orientée vers la réalisation d’objectifs pratiques liés à l’activité, la société et l’amour. Il a exprimé une vision holistique de l’individu et fut le pionnier de la pratique des thérapies familiales et collectives.

Alfred Adler était un psychothérapeute autrichien qui a collaboré avec Sigmund Freud au début des années 1900 à Vienne. Il s’est ensuite éloigné de Freud en raison de ses différentes idées sur le développement de la personnalité et la relation entre l’individu et le monde environnant. Sa méthode préconisait d’utiliser deux chaises pour le thérapeute et le patient, plutôt que la méthode freudienne d’utilisation du fameux sofa, pour favoriser un sentiment d’égalité entre le thérapeute et le patient.

Bien qu’en 2017 la psychologie moderne a beaucoup évolué depuis l’époque d’Adler, ses théories et sa méthode souvent appelée psychologie adlerienne, ont grandement influencé la formation du domaine de la psychologie, en particulier dans les domaines de la psychanalyse et du développement de l’enfant.

Les thérapies

La psychothérapie adlérienne cherche à démasquer les erreurs et arrangements inclus dans le style de vie de l’individu. Elle est consciente que les impératifs de la morale le laissent sourd et ne sauraient vaincre sa résistance tant que, obéissant à la logique implacable de sa loi dynamique, il cherche la sécurité en fuyant les solutions valables des problèmes de la vie. L’intervention du psychothérapeute exige une manière de procéder strictement adaptée à chaque individu.

Le rôle de la mémoire est d’adapter les impressions au style de vie ; les plus anciens souvenirs nous montrent les circonstances dans lesquelles s’est cristallisée l’attitude envers la vie, quelle idée du monde et de lui-même s’est créée l’individu, et à quelle fin il utilise de manière élective et tendancieuse sa mémoire des faits.

L’imagination est orientée vers l’avenir comme tout autre mouvement psychique. L’individu agit comme s’il était en possession de la prescience de l’avenir, bien qu’il l’ignore en réalité. Les métaphores du rêve ont une valeur amplificatrice ; elles servent à renforcer la tonalité affective par un déguisement imaginaire de la réalité, lorsque le style de vie est confronté à un problème difficile, et peuvent stimuler le courage ou légitimer la retraite. L’interprétation des rêves nous éclaire sur cette dynamique. Bien que soustraits à la compréhension de l’individu et souvent oubliés par lui, les rêves n’impliquent pas une vaine dépense d’énergie, mais tendent toujours à fortifier l’individu dans la voie suivie par son style de vie.

La compréhension du style de vie ne peut s’acquérir que si l’on s’identifie intuitivement à la personnalité du sujet. Elle nécessite l’interprétation subjective des événements de la vie du malade, vus dans « sa réalité » et non dans la nôtre. L’ouverture de la conscience est le préambule qui permet de pénétrer la totalité de la personne, de la faire accéder aux valeurs de la vie, de la communauté. L’intelligence, d’ailleurs, ne préserve pas le sujet de sa déformation tendancieuse des faits.

Le processus de guérison ne peut être enclenché que dans la mesure où le patient prend conscience de l’appréciation erronée de sa valeur, erreur qui justifie son éloignement de la communauté. Ce processus dépend de la manière dont on pourra élargir l’horizon de valeurs étouffées par l’ambiance et par une éducation faussée.

L’éveil du sens de la communauté est la condition essentielle de l’indépendance, de la libération du malade. S’adressant à la totalité de l’être, la psychothérapie adlérienne a pour objectif d’aider le patient à comprendre les raisons réelles de ses échecs, à découvrir son opinion inexacte du sens de la vie, à surmonter son orgueil, issu du sentiment de son insuffisance, et à éveiller son courage, en vue d’instaurer un comportement plus proche de la réalité et plus conforme au sens que la vie a imposé aux êtres humains.

Liens extérieurs

Un texte d’ALFRED MEYER, «ADLER ALFRED – (1870-1937)», Encyclopædia Universalis