Samedi 16 & Dimanche 17 Mars 2019
Formation Psychanalyste FOAD (Formation Ouverte et à Distance)6ème Session, Année 2
Samedi 16 Mars :
Journée Scientifique Interdisciplinaire, cours ouvert au public.
La violence, ses formes multiples et déguisements contemporains
Dans « La pulsion d’agression dans la vie et dans la névrose » paru en 1908, Adler conçoit que l’organisme est capable de compenser ses conditions d’infériorité et d’atteindre un niveau de sécurité et de survivance suffisante, grâce à l’intervention de la pulsion d’agression.

Horaires : de 09:00 à 18:00
Adresse : Salle F (Pavillon de l’Horloge) de l’Hôpital Sainte-Anne, 1 Bis rue Cabanis, 75014 Paris
Horaires : de 09:00 à 14:00
Adresse : Salle F, Pavillon de l’Horloge, Hôpital Sainte-Anne, 14 rue Cabanis, 75014 Paris
Violence, agressivité et pulsion d’agression
D’origine latine, le mot « agressivité » a pour étymologie « adgredi » ou « ad-gressere » signifiant aller vers, marcher. Dès 1908 dans l’écrit «La pulsion d’agression dans la vie et dans la névrose», Adler se démarque de Freud en considérant ce qu’il nomme la « pulsion d’agression » comme une réponse dynamique que l’individu apporte aux sollicitations du milieu et aux contraintes intérieures organiques, émotionnelles et affectives, plutôt que comme un instinct impulsif autonome. Adler décrit tout d’abord la pulsion d’agression depuis chaque organe comme leur capacité à une certaine autonomie « pulsionnelle » de compensation; tout en soulignant la nécessaire capacité « pulsionnelle » de coopérer entre eux. Le corps se gère, en effet, grâce à sa capacité de coopération coordonnée, repérable en particulier dans le mécanisme de la compensation, tel que décrit en 1907 dans “La compensation psychique de l’état d’infériorité des organes”.
Adler fait le distinguo entre les pulsions primaires tendant à répondre aux besoins organiques sensoriels et une pulsion supérieure agressive qui dynamise les pulsions des organes, les faisant confluer jusqu’à former un « entrelacement pulsionnel ». La « pulsion d’agression » est cette attitude offensive par rapport aux tâches qui se présentent à l’individu.
Selon Adler les pulsions émergent au niveau conscient soit directement, soit en étant transformées, soit elles sont complètement inhibées par les exigences extérieures (modulées par le Gemeinschaftsgefühl, sentiment d’appartenance et/ou sentiment social) ou le conflit avec une autre pulsion. La dynamique unificatrice de la pulsion d’agression nourrit une «superstructure psychique» capable de gérer le comportement global de la personne, dans un «entrelacement ou croisement [Verschränkung]) pulsionnel» réalisé par la psyché qui régule, inhibe, équilibre les pulsions, ou les transforme et les retourne.
Cette force de la pulsion d’agression est le moteur de la compensation de l’infériorité, qui en reste la finalité. C’est une combativité, une énergie offensive orientée vers un but de sauvegarde, voire de puissance ou de supériorité, produisant le plaisir psychosomatique de la compensation du sentiment d’infériorité. On la retrouve au cœur de la créativité de la personne, dans ses mécanismes d’adaptation et de défense. Elle est fortement régulée par le sentiment social, le Gemeinschaftsgefühl (qui est à la base de toute relation avec l’environnement extérieur) qui, produisant une action combinée à la pulsion d’agression, donne lieu à un équilibre plus ou moins harmonieux, berceau de la psyché.
Dès 1908, Adler s’éloigne de l’idée freudienne d’une pulsion sexuelle directrice pour se détacher complètement du paradigme pulsionnel freudien à partir de 1911, s’étant attaché au paradigme fictionnel et téléologique.
Ainsi, la pulsion d’agression évoluera vers les notions de «protestation virile» et de «volonté de puissance», mais Adler considérera toujours l’agressivité comme cette force motrice et vitale qui anime la nécessaire compensation du sentiment d’infériorité, en direction de l’Autre.
Et la violence dans tout ça ? On comprend ainsi qu’elle est fortement liée à l’agressivité. Mais là où l’agressivité – désormais acquise au sens éthologique de Konrad Lorenz (1903-1989) – inspire la puissance qui permet l’affirmation de soi et la rencontre avec l’autre, la violence évoque l’impuissance ou la surpuissance, à savoir des processus relationnels déficients. Physique, verbale, familiale, conjugale, communautaire, sexuelle, psychologique, sociale, institutionnelle, symbolique, la violence est un phénomène complexe et protéiforme. Force hostile qui cherche à détruire l’autre pour se défendre soi-même, ou retournée contre soi-même, elle s’inscrit en dehors des cadres sociaux qui fondent l’appartenance de l’individu et court-circuite la psyché par un passage à l’acte qui prend à ce moment-là plus de sens.
La violence est-elle l’expression d’un dérèglement de l’agressivité ? D’une défaillance des mécanismes d’adaptation et de compensation de l’infériorité ? Est-elle une surcompensation ? Un mécanisme de survie psychique ? L’expression d’un déficit du Gemeinschaftsgefühl ? D’une incapacité à supporter l’ambivalence ? Ou tout ça à la fois ? Nous verrons, à travers les différentes interventions de la journée, les dynamiques qui sous-tendent ce phénomène aux multiples formes d’expression et aux manifestations parfois visibles ou invisibles.

Jour 1 – Samedi 16 Mars – Journée Scientifique Interdisciplinaire
Session ouverte aux élèves et aux adhérents IAAP
Formation I Axe Théorique, II Axe Psychodiagnostique, et Axe V Clinique
9:00 – 9:30
Sainte-Anne
Présentation
Par Alessandra Zambelli, Responsable Formation
Accueil et présentation
Accueil des élèves et des participants pour cette journée très spéciale . Madame Zambelli présente l’Institut Alfred Adler de Paris et la Formation Triennale de Psychanalyste Adlérien.
09:30 – 10:30
Sainte-Anne
1ère Session
Par le Pr Filippo Rutto
Les dynamiques sociales de la violence
Sociale et collective ou individuelle et intime, la violence traverse les sociétés depuis l’aube des temps de l’humanité, commun sujet de recherche qui inquiète et fascine tout à la fois. Le Pr Filippo Rutto abordera pour nous les ressorts culturels et sociaux de la violence à travers le prisme du Gemeinschaftsgefühl et du paradigme social adlérien.
10:30 – 13:00
Sainte-Anne
2ème Session
Par le Pr. Barbara SIMONELLI et le Pr. Simona FASSINA : la violence contre les femmes
La violence contre les femmes
« La victime. Le persécuteur. Les dépendances affectives » : La violence conjugale plutôt que l’angoisse de l’abandon ?
14:00 – 16:00
Sainte-Anne
3ème Session
Dr. Jean-Louis AILLON et Elena DAL SANTO
Les nouvelles formes d'agentivité (agency) à l'adolescence
Etude d’un lien possible entre le phénomène des NEET (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire) et le terrorisme.
16:30 – 17:30
Sainte-Anne
4ème Session
Par Virginie MEGGLE
La violence indicible
L’abus de pouvoir entre infériorité et supériorité
17:30 - 18:00
Sainte-Anne
Clôture de la Journée
Par Alessandra ZAMBELLI
Final et Clôture de la Journée
Présentation des prochaines sessions de formation ouvertes au public, dans le cadre du programme de la Formation Triennale de Psychanalyste Adlérien par la Directrice des Formations.
Téléchargez le programme complet
Jour 2 – Dimanche 17 Mars – Atelier présentiel ou streaming vidéo
Session réservée aux élèves inscrits
Formation Axe 2 Psychodiagnostique, Axe 3 Technique et Axe 5 Clinique
09:00 – 11:00
Sainte-Anne
1er Atelier
Par le Pr. Simona FASSINA
Etude de cas clinique
Présentation et analyse à partir du cas concret d’un patient (anonyme).
11:00 - 13:00
Sainte-Anne
2ème Atelier
Par le Dr Jean-Louis AILLON
Etude de cas clinique
Présentation et analyse à partir du cas concret d’un patient (anonyme).
14:00 - 16:00
Sainte-Anne
3ème Atelier
Par le Pr Filippo RUTTO
Etude de cas clinique
Présentation et analyse à partir du cas concret d’un patient (anonyme).
16:00 - 18:00
Sainte-Anne
4ème Atelier
Par le Pr Barbara SIMONELLI
Etude de cas clinique
Présentation et analyse à partir du cas concret d’un patient (anonyme).
18:00
Sainte-Anne
Clôture
Par le Pr Alessandra ZAMBELLI
Clôture de la 2ème Année de Formation
Clôture de la 2ème Année de Formation. Annonce du week-end de révision.
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