SENTIMENT D’INFERIORITE

(Minderwertigkeit)

Ce concept représente à la fois le point fixe dans les développements de la pensée adlérienne et sa clef de voûte. Si ce terme est introduit en 1907 à partir de l’infériorité des organes et leur fonction vicariante (de compensation), le biologique n’est pas le référant unique, mais exclusivement comparatif et métaphorique. Car la psyché elle-même est conçue comme le résultat phylogénétique d’une compensation de l’infériorité organique de l’homme. Alors l’origine humaine réside dans cette infériorité structurelle et universelle, à laquelle la psyché a ajouté la conscience qui donne lieu au sentiment d’infériorité, à partir du sentiment d’insécurité et d’imperfection. Ce sentiment d’infériorité n’est pas encore pathologique, au contraire, c’est lui qui active et motive le pouvoir créateur (s.v.) vers une fiction efficace et utile. Mais en même temps, c’est à partir de ce sentiment universel que peut se produire une transformation en complexe d’infériorité, même dans sa forme de surcompensation en complexe de supériorité, expression d’un processus pathologique en cours car ces formes sont figées, inadaptées et tyranniques pour l’individu lui-même.