PROTESTATION VIRILE

(männliche Protest)

L’épigraphe du chapitre IX de Théorie et Pratique de la psychologie individuelle, est une citation de Kant tirée de l’Anthropologie où on retrouve une des racines du concept de protestation virile : « La recherche de la domination prend ses origines dans la peur d’être dominé par les autres et elle est préoccupée de s’assurer à temps l’avantage de la force sur eux ». Ce concept indique un ‘narcissisme de protestation’ lié au concept d’hermaphrodisme psychique (s.v.) L’enfant, ainsi, observe d’une façon peu nuancée que l’homme représente la force et la femme la fragilité. Le névrosé (homme et femme), à l’instar de l’enfant, cherche à acquérir et à renforcer le plus possible les caractères “masculins” de l’affirmation, la combativité, voire l’agressivité. Cette notion possède donc une connotation symbolique et constitue surtout une valeur et une réalité sociologique. Mais Adler aux débuts entendait toutes attitudes exacerbées visant une révolte consciente et inconsciente aux supposées caractéristiques sexuées imposées par le système culturel et social. Ainsi le névrosé (homme) embrasse aisément l’attitude de séduction à l’aide de moyens “féminins”, car il assume pouvoir atteindre ses buts en renonçant à la confrontation combative par révolte contre un schéma imposé. La névrosée (femme), quant à elle, tend à amoindrir voire à effacer sa féminité “secondaire” dans le couple et dans la société, en assumant une posture directive, voire combative. Cette symbolique a de nos jours évolué avec les nuances de nos références socioculturelles.