Agressivité

(Agressivität)

En 1908, Adler écrit La pulsion d’agression dans la vie et dans la névrose. Il conçoit que l’organisme est capable de compenser ses conditions d’infériorité et d’atteindre un niveau de sécurité et de survivance suffisante, grâce à l’intervention de la pulsion d’agression. Elle a donc originairement une valence positive. A cette époque, le paradigme adlérien du corps est encore dominé et organisé par ses pulsions qui trouvent leur place dans un ensemble hiérarchiquement uni par la pulsion d’agression. Par la suite (1912, Le tempérament nerveux) il quitte le paradigme pulsionnel. Il conserve de la pulsion d’agression l’idée que l’agressivité dérive d’une infériorité (mais non obligatoirement organique) qui provoque la frustration. C’est le sentiment d’infériorité qui est à la base de la conduite agressive et non plus une pulsion innée d’agression (comme pour la psychanalyse kleinienne). Adler est donc passé d’une théorie de la pulsion d’agression à une théorie où l’agressivité est déliée d’une propre pulsion pour devenir un comportement, une attitude liée à un vécu de frustration plus ou moins profond.